7 juillet
De bas en haut.
Il pleut bergère. Partira… partira pas… La brume encercle les montagnes ce matin. Comme tout commence à s’éclaircir… alors on partira, on prend une chance.
Au bout de la grand-rue, le traversier Georges Black nous attend pour nous conduire vers la route « Top of the World» de l’autre côté de la rivière.
Le temps est encore incertain, ça change tout le temps. Brume au début, puis après le dîner : petit dégagement. Il était temps car monsieur avait le «taquet» bas.
La route monte presque tout le temps. Au fil des kilomètres, les arbres se raréfient. (ces lignes sont écrites à 3,730 pieds d’altitude. Nous sommes en haut des montagnes et voyons les profondes vallées tout en bas. À un seul endroit il y a un peu de neige. Une photo dans la neige un sept juillet, ça ne se manque pas. À ce moment, nous sommes à 3,900 pieds d’altitude et même s’il fait 11.5 degrés C., ça ne se sent pas, pas de vent, le soleil, il fait chaud.
Peu de temps après la neige, nous sommes rendus au vrai «top» du «Top of the World» : 4,515 pieds . Ici il vente un peu et c’est plus froid. On ne voit que des montagnes et leurs vallées et le chemin que nous venons de faire qui serpente au loin, apparaissant et disparaissant en alternance… J’ai ramassé quelques cailloux…
De là, de l’autre côté où nous nous dirigeons, on voit les douanes vertes de l’Alaska. Ça ressemble plus à un campement qu’à ce que je connais des douanes. Le douanier qui est dehors, cheveux gris, mâchant sa gomme, très relax, nous reçoit bien gentiment. Le temps de nous poser ses questions d’usage. C’est le temps pour nous de changer encore d’heure. Nous sommes maintenant 4 heures en retard sur vous et 10 heures avec la Bretagne !
Après la traversée de la douane, il se met à tomber des clous, la route est mauvaise, elle se «bouette», un vrai sentier pour les quatre roues. J’ai l’air d’en mettre, mais ça brasse tellement !
Depuis les douanes, on descend tout le temps, monsieur doit faire compresser son moteur et puis ça remonte !
Le chemin est vertigineux, on pourrait se croire en Italie, avec les ravins. Sur la route, nous voyons un Classe A vraiment mal pris, il a glissé sur le côté. À peu de distance de là, un autre dans cette fâcheuse position. Sur le côté de la route est écrit ; soft shoulder. Pas besoin d’une grosse distraction pour prendre le bord. À d’autres endroits, ils auraient pu basculer dans le vide.
On s’en va vers Chicken, mais moi, je me sens déjà «chicken-poulet» comme dirait Audrey à son p’tit frère. Pourtant, je ne suis pas si peureuse.
L’arrivée à Chicken nous décontracte un peu. On mange nos émotions avec chacun un gros morceau de tarte maison. Beaucoup d’humour à l’Américaine . Comme nous entrions dans le restaurant, il y en a une qui a dit : «Nous sommes 24 à Chicken City, il y a un gros rush, il y a 2 personnes qui arrivent. C’est vrai ; l’hiver ils sont 6 et l’été, 24 ou 25 !
Notre prochain et dernier but de la journée : Arriver à Tok (prononcez tôk) , de laver le Sprinter et les vélos, marcher un peu, se reposer et voir si on a des messages. Mais voilà ! l’ordi ne fonctionne plus ! Il n’a surement pas aimé se faire brasser.
Le cellulaire ne fonctionne pas aux États et plus d’ordi. Isolation complète.
Au moins, je peux écrire à la lueur de la nuit pour ne pas réveiller Yves. C’est mélangeant toute cette lumière, il est toujours plus tard que l’on pense.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire